Fermeture en demies pompes
Publié le 22 Septembre 2012
Un peu délaissée cette année, je me devais de terminer cette saison en compagnie de ma rivière.
16 septembre: Coup du matin où j'irai directement sur un spot où peuvent se balader quelques carpes. Dés que le soleil commence à chauffer l'eau, elles se mettent habituellement à table et sont un peu moins méfiantes qu'à l'accoutumée. Pourtant ce jour elles me bouderont et resteront tankées sous leur amas de branches. ça fait tout de même plaisir de les revoir.
Peu de truites sont sorties. C'est un jour sans. Direction un trou d'eau où je suis sur d'y trouver des poissons en activité. Là, c'est impressionnant sur quelques 10aines de mètres carré s'affairent entre 30 et 40 barbeaux, une 10aine de chevesnes et de très nombreuses soifes. Je scrute le fond de la fosse; là j'aperçois une forme allongée, claire: une truite dormeuse! Je laisse descendre ma nymphe, il y a plus de 2 mètres d'eau, la visibilité est mauvaise. Mais madame est en habit de lumière ce qui devrait être plus facile. Pourtant cela ne m'empêchera pas de la louper au ferrage. Je suis conscient que je n'aurais guère plus d'occasion dans ma journée de pêche.
Je reste sur la fosse mais monte ce coup-ci ma nymphe à barbeau. Un petit tour dans le banc; 1 puis 2 passages au troisième un poisson moyen engloutira mon imitation. La situation n'est pas simple. Juché sur une grosse racine, mon 14 centième sera mis à rude épreuve pour porter le combattant à l'épuisette.
Le soleil se lève enfin, mais l'espoir d'une augmentation de l'activité s'évanouira assez vite. Pourtant la rivière est belle.
L'après-midi, changement de secteur mais guère plus d'activité.
Heureusement les cabots sont coopératifs.
Des pierres ont été retournées et déplacées depuis les berges vers le lit, permettant ainsi d'augmenter le nombres d'habitats. Quand c'est bien fait cela fonctionne à merveille. Travail colossale sur ce secteur. Je tiens à féliciter ceux qui l'ont effectué!
Le niveau d'eau relevé change le faciès de certains postes. Je découvre une autre façon d'aborder ce secteur. J'aperçois une truite en poste et se nourrissant dans un petit contre-courant. Le coup de ligne est difficile. Le poisson est sous un mètre d'eau contre un énorme rocher. Un courant assez soutenu passe au dessus de sa tête. Elle est positionnée vers l'aval. Le contre-courant passe sous le courant principal. L'approche face à elle va se faire très lentement mais sûrement. Son attention n'a pas été éveillée; elle se nourrit franchement. Après plusieurs essais infructueux, la solution, pourtant radicale et pas très fine, se trouve avec une nymphe bien lourde (gammare JFD) qui descendra, telle une enclume, directement devant la gueule de la truite. Bonne fille elle prendra promptement l'imitation. Ferrage et casse assez rapidement derrière. Et voilà je savais que je venais de perdre une nouvelle fois ma chance de prendre une dernière zébrée.
La suite sera guère plus glorieuse. Et le manque d'occasion se faisant ressentir, je décide de retourner sur un banc de barbeaux afin de tenter une dernière fois ma chance.
Malgré que quelques beaux spécimens se promènent au milieux de ses congénères, il est difficile dans ces conditions de sélectionner précisément le poisson convoité.
Après plusieurs passages sans succès, je laisse, immobile, entre deux eaux la nymphe, en attente du moment propice pour réaliser une très lente animation. J'en aurais pas l'occasion; le bas de ligne posé sur l'eau se tend vivement. ferrage et c'est encore un combat tout en puissance et en endurance qui commence.
Au final je n'arriverai pas à prendre une dernière truite. Mais je terminerai la saison avec les images d'une Valouse magnifique et la certitude de la régularité de ma nymphe sur ces poissons à barbiches; largement de quoi m'impatienter pendant tout l'hiver!