Moments partagés

Publié le 16 Décembre 2014

Ce blog est plus ou moins en veille depuis quelques mois. ce n'est pas un hasard, mais plutôt le reflet de mes états d'âmes.

Ce blog est tout de même bien tourné vers la pêche. Face à l'absence de mon compagnon de pêche de toujours, Adrien, il est évidement plus dur de tenir régulièrement des billets sur ce sujet qui animait tant de passion en nous.

Mais s'il est bien une date anniversaire douloureuse qui nous liait aussi, c'est bien celle du 15 décembre.

En effet c'est le jour où est partit subitement un ami cher à nos yeux. 4 ans déjà! Que le temps passe vite.

Nous étions tous les deux très proches de François Wenger. Son départ soudain avait été très douloureux pour nous, même si l'un comme l'autre, nous ne l'exprimions verbalement.

Ce n'est d’ailleurs pas un hasard, si après une grosse période de combat contre la maladie, lorsqu' Adrien avait retrouvé quelques forces, nous étions allé nous adonner à notre passion sur un lieu bien particulier...

Une belle de ce parcours dans les mains d'Adrien (2011)

Ce 10 mai 2014, j'avais un besoin viscéral, et je suis persuader que c'était partagé, de retrouver la Valouse en sa compagnie. C'est ce cours d'eau qui a scellé notre amitié, dans les meilleurs moments comme dans les moins tendres.

Même si sa rivière de cœur restera tout de même la Bienne, pour Adrien la Valouse était sa rivière d'adoption. Adrien l'aura défendue tant qu'il l'aura pu.

Même si le peu qu'on peu faire pour ces cours d'eau parait tellement insignifiant par rapport à la vitesse où ceux-ci se dégradent.

Nous l'avions encore constaté ce jour là: Eaux inhabituellement turbides, fonds colmatés. Il est dur de voir dépérir un cours d'eau où nous avions tellement partagé de bons moments et de passion.

Mais au final nous n'étions, peut-être, pas vraiment là que pour partager un moment au bord de l'eau à deux.

En effet, le lieu, sans l'avoir choisit pour cela, était fort en significations. Ce parcours représentait beaucoup à nos yeux. C'est ni plus ni moins l'emplacement du premier parcours "No-Kill" de la Valouse, pour lequel François, Adrien et moi avions tant œuvré pour sa mise en place. Et dieu sait que ça n'a pas été évident.

Avril 2008, François posant les panneaux du parcours,

Ce lieu n'était pas que l'emplacement du premier parcours, c'était là, aussi, où nous avions partagé, tous les trois, notre seule partie de pêche commune!

Je ne reviendrai pas sur la narration de celle-ci. vous la trouverez sur cette page.

J'ai pensé à cette fabuleuse journée pendant toute la partie de pêche. Je suis persuadé qu'Adrien en a fait de même.

Pour autant en ce début d'après-midi, nous ne l'avons pas évoquée.

Nous avions tant d'autres choses à partager. Des moments de pêche mais aussi des échanges beaucoup plus profondes, sur son combat et l'avenir notamment. Quelques échanges verbales mais, comme à notre habitude, assez peu. Juste assez.

Au final, avec toute la complicité que nous avions pu tissée, nous avions pas besoin des mots. On s'arrêtait côte à côte, on regardait couler l'eau. On écoutait chuchoter la rivière. Et il n'en fallait pas plus pour se comprendre.

Puis arrivée à un endroit bien particulier. "Tu te souviens?"

"je ne peux m'empêcher de penser à François à chaque fois que passe ici!"

"Pareil !"

On a, encore, écouté chuchoter la rivière.

Puis, comme si on ne l'avait pas fait déjà des centaines de fois, avec toujours la même passion (celle qui grave ses imagines irrémédiablement au fond de notre cerveau), on s'est raconté en détails l'histoire de cette grosse truite de la Valouse qui était venu piocher inlassablement et avec arrogance des gammares devant nos 3 paires d'yeux. Celles de 2 passionnés par la pêche en nymphe à vue et celle de celui qui vient de comprendre pourquoi nous en étions tant enragés.

6 yeux qui vivaient probablement un de leurs plus grand moment de pêche.

Pour finir, quelques images de François qui reprenait, ce fameux 27 juin 2008, ses repères avec sa fidèle Pezon et Michel SKISH.