Quille chaleureuse

Publié le 10 Octobre 2012

Il y a comme ça des vins qui restent et resteront gravés dans nos mémoires. Celui-ci sera, je pense, de cette trempe!

Gevrey-Chambertin, domaine Heresztyn 1970, cette bouteille traînait depuis pas mal de temps dans ma cave. Un ami me l'avait très gentiment offerte. Un cadeau comme cela, ça n'a pas de valeur. Le niveau semblait bon, un peu de dépôt, couleur encore bonne, je la laissais patienter encore quelques années en attendant LA bonne occasion pour voir ce qu'elle avait dans le ventre.

La bouteille en question, acompagné d'un rosé à l'étiquette otiginale et en arrière plan, la boisson des bébés.

La bouteille en question, acompagné d'un rosé à l'étiquette otiginale et en arrière plan, la boisson des bébés.

Comme une évidence, la bonne occasion s'est présentée dimanche. En effet le frangin et sa tendre, nous rendant visite (après un petit détour par la Corse) alors que nous ne nous étions pas revu depuis 2 ans et demi. Les deux autres frangines ayant également fait le voyage pour l'occasion; Soit plus de 3000km, sans comptés ceux des locaux, pour d'émouvantes retrouvailles. 6 ans que les 5 frères et sœurs ne s'étaient pas retrouvés autour de la même table!

Tatan, cousin, conjoints et comme chefs d'orchestre, les parents au sommet de leur art avec les inimitables croûtons de faisan suivis d'un gratin dauphinois aux trompettes. Et comme épilogue, un cheese-cake citron/framboise maison d'Angeline; une tuerie aussi!

Pour en revenir au flacon: juste sublime!

A l'ouverture j'ai eu une petit doute car le bouchon était en bout de course. Il assurait juste ce qu'il fallait d'étanchéité, mais pas plus. Le premier nez, plutôt fermé, ce qui est tout à fait normal pour un vin de cet age. A l'aération, rapidement son bouquet s'embellit; tout reprenait sa place. J'ai fais le choix, et bien m'en a pris, de ne pas carafer ce nectar. Attendre une heure en bouteille avant dégustation, il n'avait pas besoin de plus pour se révéler.

Croûtons dans les assiettes, c'est l'heure du service. La robe pourpre aux reflets orangés est dévoilée. Les derniers verres servis seront plus ternes, car cette vieille dame cachait sous son jupon un certain dépôt.

Le premier nez de sous-bois et vanillé laissait présager un bel accord avec l'oiseau de chasse. Agréable, les familles aromatiques vont se succéder avec une jolie complexité.

Puis nos lèvres plongent délicatement dans l'élixir. L'attaque est franche, bien qu'un peu chaleureuse. Ce vin tapisse la bouche d'un joli gras, finement soutenu par la vivacité caractéristique des pinot noir. Les tanins sont très fondus. L'équilibre est parfait. Les arômes en bouche, en toute cohésion avec le nez, affiche encore quelques notes de jeunesse! La finale, relativement longue, se distingue par des arômes de fruits mures puis par une note de pruneau sec. L'accord avec le faisan est superbe.

Un vin à la hauteur du moment chaleureux partagé!

Ce vin marquera nos esprits et permettra le souvenir de cette fabuleuse journée en famille.

Je trouve dans le vin (comme dans la gastronomie en général) un support émotionnel de la mémoire!

Rédigé par Gaël DELORME

Publié dans #vigne et vins

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